La République démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise humanitaire majeure alors que des milliers de déplacés sont sommés par le M23 de quitter les camps en périphérie de Goma pour retourner dans leurs villages d’origine. Selon l’ONU, environ 700 000 personnes vivaient dans ces camps, ayant fui les combats opposant les forces congolaises aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Déplacements forcés et précarité humanitaire
Depuis l’expiration de l’ultimatum du M23, le camp de Boulengo, l’un des plus grands sites de déplacés à l’ouest de Goma, est désormais quasiment vidé. Sans aucune aide logistique, les familles emportent ce qu’elles peuvent – planches de bois, bâches – et tentent de regagner leurs villages, souvent détruits ou toujours en proie aux conflits.
« Nous devons partir, sinon ils détruiront nos maisons en bâches et les brûleront. » – témoignage d’un déplacé.
Les ONG humanitaires dénoncent l’absence totale d’assistance pour ces populations vulnérables. À cela s’ajoute l’urgence médicale : plus de 4 200 blessés ont été recensés, tandis que les hôpitaux de Goma manquent de médicaments et de matériel. L’aéroport de la ville étant à l’arrêt, un couloir humanitaire via le Rwanda a été négocié sous l’égide de l’OMS pour acheminer l’aide nécessaire.
L’Europe appelle à des sanctions contre le Rwanda
Face à l’implication présumée du Rwanda dans le soutien au M23, la Belgique se positionne en faveur de sanctions européennes contre Kigali. Maxime Prévost, le ministre belge des Affaires étrangères, a déclaré que Bruxelles plaide pour des mesures punitives contre le régime de Paul Kagame, accusé de violer la souveraineté de la RDC.
« Il faut une réaction plus vigoureuse contre le Rwanda. Il y a un agresseur et un agressé. » – Maxime Prévost.
Cependant, ces sanctions nécessitent l’unanimité au sein de l’Union européenne, et certaines réticences subsistent, notamment du côté de la France.
Une situation toujours plus alarmante
Alors que les combats se poursuivent dans le Sud-Kivu, notamment autour de Bukavu, la société civile continue de payer un lourd tribut. Depuis la prise de Goma par le M23, au moins cinq militants ont été assassinés, parmi eux un membre du mouvement Lucha, et le musicien, exécuté d’une balle dans la tête après avoir sorti un titre critiquant le M23.
Les organisations humanitaires et les instances internationales exhortent la communauté internationale à prendre des mesures plus fermes face à cette crise humanitaire et sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver.