La deuxième édition de Pharma Expo a réuni à Douala, au Cameroun, plus de 1 700 participants venus échanger sur les perspectives de construction d’une industrie pharmaceutique africaine durable, innovante et souveraine. Pendant trois jours, chercheurs, professionnels de santé, autorités de régulation, décideurs politiques, étudiants et tradipraticiens ont partagé leurs expertises pour repenser l’avenir sanitaire du continent.
L’import-substitution au cœur des débats
La stratégie d’import-substitution a été l’un des principaux axes de réflexion. Elle vise à réduire la dépendance du continent aux importations de médicaments, qui coûtent chaque année des centaines de milliards de FCFA.
Pour le Pr Emmanuel Albert Mpondo Mpondo, président du Conseil scientifique du Cameroun, l’impact économique serait considérable : « Le continent réaliserait une économie importante s’il arrive à réduire de moitié ses dépenses d’importation de médicaments. L’impact serait colossal sur notre économie et notre souveraineté. »
Valorisation des savoirs traditionnels
Pharma Expo 2025 a aussi mis en avant la nécessité de valoriser les médicaments traditionnels améliorés, issus des savoirs ancestraux mais validés scientifiquement. Le Pr Denis Wouessidjewe, de l’Université des Montagnes à Bangangté, a insisté sur l’urgence pour chaque pays africain de garantir son autonomie pharmaceutique en intégrant la recherche sur les médecines traditionnelles dans une approche scientifique rigoureuse.
Réforme pédagogique et lutte contre les faux médicaments
Les participants ont recommandé une plus grande implication des pharmaciens dans la formation académique, afin de mieux adapter les programmes aux réalités du terrain.
Autre urgence soulignée : la lutte contre les faux médicaments, un fléau qui met en danger des millions de vies. Les échanges ont insisté sur la nécessité de renforcer la régulation, sensibiliser les populations et sécuriser les circuits de distribution.
Un tournant pour l’Afrique pharmaceutique
Pharma Expo 2025 a confirmé la volonté de l’Afrique de prendre en main son destin pharmaceutique. Avec des recommandations concrètes, une mobilisation d’acteurs diversifiés et une vision partagée, cette édition a jeté les bases d’une industrie plus autonome, accessible et adaptée aux réalités locales.