Le Centre d’actions pour le développement (CAD) a publié, le 30 septembre, une déclaration critique sur l’opération de lutte contre le banditisme menée à Brazzaville. À travers son responsable campagne et plaidoyer, Guerschom Gobouang, l’organisation a dénoncé le recours excessif aux forces militaires et les atteintes aux droits humains qui en découleraient.
Entre sécurité et respect de l’État de droit
Selon le CAD, l’intervention des militaires dans le cadre de l’opération « Coup de poing », déjà initiée par la police et la gendarmerie, met en danger les principes de l’État de droit. « Remplacer la justice par les armes, c’est renoncer à l’État de droit et institutionnaliser la barbarie », a déclaré Guerschom Gobouang, appelant à l’arrêt immédiat de l’opération conduite par la Direction générale de la sécurité présidentielle.
Plaidoyer pour une réforme structurelle
L’organisation estime qu’il est urgent de réformer en profondeur le système judiciaire congolais, afin de garantir un véritable accès au droit pour tous. Le CAD insiste sur la nécessité d’un plan national de réforme structurelle, qui permettrait de concilier la sécurité publique avec le respect des droits fondamentaux.
Une réaction au climat de terreur
Cette sortie intervient quelques jours après la mobilisation des éléments de la DGSP et de la Garde républicaine, chargés de réprimer les bandes de délinquants appelés « bébés noirs » et « kulunas ». Si l’opération a été saluée par une partie de la population pour sa fermeté, le CAD rappelle que la lutte contre la délinquance doit s’inscrire dans un cadre légal, sans dérives susceptibles de causer des pertes humaines irréparables.