L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ont lancé un appel conjoint à l’intention des gouvernements et partenaires internationaux afin d’intensifier les efforts de vaccination dans les pays à faible revenu. Objectif : prévenir les épidémies et sauver des millions de vies, notamment celles des enfants « zéro dose », qui n’ont encore reçu aucun vaccin.
Renforcer les systèmes de vaccination dans les contextes fragiles
Dans leur communiqué, les deux agences onusiennes exhortent les gouvernements à investir davantage dans leurs systèmes de santé primaires, à intégrer les campagnes de vaccination dans leurs stratégies nationales et à lutter contre les inégalités d’accès. L’accent est également mis sur la nécessité de combattre les fausses informations, un frein majeur à l’adhésion vaccinale dans plusieurs régions.
Les Nations unies insistent par ailleurs sur le financement du prochain cycle stratégique de Gavi, l’Alliance du vaccin (2026-2030), dont le soutien est essentiel pour les pays en situation de fragilité ou de conflit.
Des progrès notables, mais encore insuffisants
Selon les données publiées récemment par l’OMS et l’Unicef, 89 % des nourrissons dans le monde – soit environ 115 millions d’enfants – ont reçu au moins une dose du vaccin DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche) en 2024. Et 85 %, soit environ 109 millions, ont complété les trois doses recommandées. Cela représente un million d’enfants de plus qu’en 2023.
Mais ces progrès ne suffisent pas à combler le retard accumulé. En 2024, 20 millions d’enfants n’ont pas reçu une seule dose du vaccin DTC, dont 14,3 millions sont qualifiés d’enfants « zéro dose ». Ce chiffre est supérieur à l’objectif de réduction fixé pour l’année, mettant en péril l’ambition du Programme mondial de vaccination à l’horizon 2030.
Des appels clairs à l’action
« Aucun enfant ne devrait mourir d’une maladie que nous savons prévenir », a martelé Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, soulignant les défis liés aux conflits, aux coupures budgétaires et à la fragilité des systèmes de santé.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a pour sa part insisté sur la nécessité d’un accès équitable aux vaccins, de chaînes d’approvisionnement solides et de systèmes de surveillance sanitaire performants.
La couverture vaccinale contre la rougeole a également connu une légère hausse, atteignant 84 % pour la première dose et 76 % pour la seconde. Néanmoins, cela reste en deçà du seuil de 95 % requis pour stopper efficacement les flambées.
Gavi maintient son engagement
Dr Sania Nishtar, directrice exécutive de Gavi, a salué les efforts en cours dans plusieurs pays qui ont récemment introduit ou étendu la couverture vaccinale contre le papillomavirus, la méningite, la polio, les rotavirus ou encore les infections à pneumocoques. Elle appelle néanmoins à un « maintien élevé de la mobilisation politique et financière » pour garantir la continuité des programmes de vaccination.
