Célébrée en différé le 9 mai à Brazzaville, la 32e Journée mondiale de la liberté de la presse a placé l’intelligence artificielle (IA) au cœur des échanges. Organisée sous l’égide du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), cette journée a réuni journalistes, experts et étudiants autour du thème : « Impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ».
L’IA, un outil de transformation du journalisme
À l’heure des technologies émergentes, les débats ont mis en lumière le rôle croissant de l’IA comme collaborateur quotidien du journaliste. Trois panels ont permis d’approfondir des sujets clés, tels que :
- les relations entre IA et intermédiaires en ligne dans la production de contenus ;
- la place inévitable de l’IA dans l’écosystème médiatique ;
- les risques potentiels liés à l’usage de l’IA durant les périodes électorales.
Définie comme une simulation de l’intelligence humaine à travers des algorithmes fondés sur des données fiables, l’IA est perçue comme un consultant permanent dans le métier de journaliste. Elle facilite la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, en contribuant à améliorer la qualité des contenus (texte, image, vidéo). Toutefois, les experts ont insisté : l’éthique journalistique doit toujours primer. Même assisté par l’IA, le professionnel doit vérifier ses sources pour éviter la propagation de fausses informations.
« L’IA est une opportunité, mais elle ne remplace pas la conscience professionnelle », a résumé le Pr Charles Zacharie Bowao, en clôture des échanges.
Vers un nouveau mécanisme de financement des médias
Lors de la cérémonie, Philippe Mvouo, président du CSLC, a annoncé une réforme majeure : la suppression de la redevance audiovisuelle, désormais remplacée par un Fonds d’appui aux organes de presse. Géré par une commission spéciale, ce fonds bénéficiera aux médias respectant certains critères d’éligibilité, à définir prochainement.
Cette commission comprendra des représentants :
- des syndicats et organisations professionnelles, comme Journaliste éthique Congo et l’Union des professionnels de la presse du Congo ;
- du ministère de la Communication, de la Primature et du CSLC (hors président) ;
- de l’Association des consommateurs.
« Si vous ne remplissez pas les critères, ne vous attendez pas à quelque chose », a averti Philippe Mvouo, appelant les médias à plus de professionnalisme.
Enfin, le président du CSLC a indiqué que l’organisation des prochaines éditions de la Journée de la liberté de la presse sera désormais à l’initiative des professionnels des médias eux-mêmes. Le régulateur n’interviendra qu’en tant qu’invité