Réunis à Brazzaville lors d’un séminaire parlementaire, les députés congolais ont élaboré, en partenariat avec l’Unesco, une feuille de route pour renforcer la performance du système éducatif national. Objectif : faire de l’éducation un pilier du développement durable et répondre efficacement aux exigences de l’Agenda 2030.
Un engagement parlementaire fort pour l’éducation
Le séminaire, tenu le 29 juillet à Brazzaville dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, a réuni parlementaires, experts nationaux et internationaux autour d’un thème central : l’atteinte de l’Objectif de développement durable n°4 (ODD4), dédié à une éducation inclusive, équitable et de qualité.
À l’issue des échanges, les députés ont adopté une feuille de route parlementaire avec des engagements concrets, notamment :
- La création d’un groupe parlementaire dédié à l’ODD4 ;
- Le suivi de l’adoption de la nouvelle loi d’orientation scolaire ;
- L’accompagnement de la programmation budgétaire pour porter l’investissement en éducation à 25 %, comme recommandé par les États généraux de l’éducation.
Vers un système éducatif inclusif, cohérent et performant
Les parlementaires ont affirmé leur volonté de doter le Congo d’un cadre éducatif modernisé, capable de répondre aux défis actuels : violences scolaires, inégalités d’accès, insuffisance des infrastructures, faiblesse du niveau d’alphabétisation.
La feuille de route prévoit également de :
- Renforcer le rôle du Parlement dans l’orientation et l’évaluation des politiques éducatives ;
- Multiplier les descentes parlementaires pour sensibiliser les populations aux défis éducatifs ;
- Promouvoir le dialogue sectoriel, notamment par la participation active aux revues sectorielles du ministère de l’Éducation.
L’Unesco et l’ONU, partenaires de la transformation éducative
Présente à Brazzaville, la représentante de l’Unesco, Fatoumata Barry Marega, a rappelé que le temps presse :
« Il reste cinq années pour transformer le système éducatif congolais, non pas par des intentions mais par des décisions courageuses, inclusives et ancrées dans les réalités. »
De son côté, Abdourahamane Diallo, coordonnateur résident du système des Nations unies, a insisté sur le rôle central du Parlement :
« Chaque loi, chaque budget, chaque question posée au gouvernement peut rapprocher le Congo de ses engagements. Faites des ODD votre feuille de route. »
Des recommandations concrètes pour guider l’action parlementaire
La feuille de route s’accompagne d’un ensemble de recommandations visant à structurer l’action des parlementaires dans la durée :
- S’approprier les cadres stratégiques nationaux en matière d’éducation ;
- Soutenir l’adoption rapide des lois attendues (orientation scolaire et programmation budgétaire) ;
- Exiger des données fiables pour le suivi des indicateurs éducatifs ;
- Appuyer les campagnes de sensibilisation sur les violences en milieu scolaire et les questions de genre.
L’Unesco est également appelée à renforcer les capacités des députés à chaque session parlementaire, autour de problématiques ciblées, et à diffuser les recommandations clés du Rapport mondial de suivi de l’ODD4.
Un signal politique fort salué par la présidence de l’Assemblée nationale
Clôturant les travaux, Léon Alfred Opimbat, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a salué l’élan collectif :
« Cette feuille de route devient la boussole des commissions parlementaires. L’éducation, la recherche et la formation sont des attentes vitales de notre jeunesse. »
Le président Isidore Mvouba a, quant à lui, insisté sur la nécessité d’intégrer les ODD dans le processus législatif pour faire de l’éducation une priorité nationale assumée.
Un cap est fixé pour 2030
Le séminaire marque une étape majeure dans la refonte du système éducatif congolais. En misant sur la cohérence des politiques, l’engagement budgétaire et le contrôle parlementaire, les députés entendent transformer les ambitions du pays en réformes concrètes, au bénéfice des générations futures.