Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, s’est rendu le 8 avril dans la réserve de biosphère de Dimonika, dans le département du Kouilou, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, pour constater de visu l’ampleur des dégradations environnementales causées par les activités humaines. Cette visite de terrain s’inscrit dans une démarche de restauration des écosystèmes et de renforcement de l’application des lois environnementales.
Classée patrimoine mondial de l’Unesco, la réserve de Dimonika est aujourd’hui confrontée à de graves atteintes à son intégrité, principalement dues à l’exploitation artisanale et industrielle de l’or. « Le scandale écologique que nous avons constaté mérite d’être arrêté », a affirmé le chef du gouvernement, dénonçant une véritable agression contre la nature.
Une volonté politique affirmée
La présence aux côtés du Premier ministre de plusieurs ministres – dont ceux en charge de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de l’Économie forestière, de la Recherche scientifique et de l’Enseignement supérieur – traduit la volonté ferme du président de la République et du gouvernement d’agir concrètement. Anatole Collinet Makosso a rappelé le cadre juridique existant, notamment le Code forestier de 2020, la loi sur la protection de l’environnement, ainsi que la loi d’orientation sur le développement durable adoptée en 2022.
« Nous demandons à tous les acteurs impliqués de respecter ces textes », a-t-il insisté.
Vers un plan d’action rigoureux
Pour redéfinir les priorités de gestion de cette aire protégée, un comité interministériel, assisté d’un comité multi-acteurs, sera mis en place dans les prochains jours. Des mesures concrètes sont prévues : réalisation d’un audit d’impact environnemental, évaluation du niveau de dégradation, redéfinition des zones (intègre, tampon, ou à usage contrôlé), et éventuelle adaptation du périmètre de la réserve.
Le gouvernement n’exclut pas des sanctions à l’encontre des contrevenants, notamment ceux menant des activités illégales dans la zone. La réserve de Dimonika joue un rôle essentiel dans la séquestration du carbone et la régulation du climat mondial, ce qui en fait un enjeu environnemental de premier plan.
Une réponse à l’interpellation des parlementaires
Cette visite ministérielle fait suite à des interpellations de parlementaires préoccupés par la dégradation accélérée de la réserve. Le Premier ministre a assuré que le gouvernement prendra ses responsabilités pour mettre un terme aux dérives constatées, tout en veillant à impliquer les populations locales dans une gestion durable des ressources.