À quelques semaines de son lancement officiel, la nouvelle distillerie de la Société agricole de raffinage industriel du sucre (Saris Congo), située à Nkayi, dans le département de la Bouenza, suscite de fortes attentes. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion du secteur privé, Antoine Thomas Nicéphore Fylla-Saint Eudes, a récemment salué l’évolution des travaux, soulignant l’impact majeur que cette infrastructure pourrait avoir sur l’économie nationale.
Une réponse aux besoins du marché local
Avec une capacité de 50 m³ par jour, soit plus de 6 millions de litres d’éthanol par an, la distillerie permettra de couvrir l’ensemble des besoins actuels du Congo, estimés à 5,5 millions de litres. L’éthanol produit — à 96° — sera destiné aux secteurs pharmaceutique, cosmétique et énergétique.
Ce projet représente un investissement de 15 milliards FCFA. Il s’inscrit dans une logique de valorisation des sous-produits agricoles, puisque la matière première utilisée est la mélasse, résidu issu du raffinage de la canne à sucre. Environ 25 000 tonnes de mélasse seront transformées chaque année, dans une démarche circulaire alliant performance industrielle et durabilité.
Technologie de pointe et normes strictes
Le chantier, entamé en 2023, avance selon le calendrier prévu. Il mobilise des partenaires reconnus : la technologie utilisée est fournie par la société indienne Praj, experte mondiale des bioénergies, et les travaux sont réalisés par Congo Contracting.
Lors de sa visite, le ministre était accompagné de représentants de l’Agence congolaise de normalisation et de la qualité. Tous ont salué le respect rigoureux des normes en matière de qualité, d’environnement et de sécurité. Cette exigence vise à faire de l’éthanol produit à Nkayi un standard national — et potentiellement un produit destiné à l’exportation.
Une relance industrielle aux retombées multiples
Les bénéfices attendus sont nombreux :
- Création d’emplois directs à Nkayi ;
- Réduction des importations d’éthanol ;
- Valorisation des résidus agricoles locaux ;
- Relance de l’activité industrielle dans la région de la Bouenza.
Ce projet illustre également la volonté de renforcer l’autonomie énergétique du pays tout en soutenant le développement d’un tissu agro-industriel moderne et intégré.
Une vision plus large de diversification agricole
La distillerie n’est qu’un maillon d’une stratégie industrielle plus vaste. Saris Congo prévoit :
- Une hausse de sa production de sucre, qui devrait atteindre 80 000 tonnes d’ici 2028, grâce à 34 milliards FCFA d’investissements supplémentaires ;
- Le développement de nouvelles cultures, comme le maïs et le soja, en soutien à la sécurité alimentaire et à la souveraineté économique du Congo.
Un symbole de la nouvelle dynamique industrielle congolaise
Le projet porté par Saris Congo s’impose comme un modèle d’innovation, de durabilité et de valorisation locale. Il reflète également la volonté du gouvernement de soutenir un secteur privé ambitieux, capable de transformer en profondeur l’économie nationale à travers des initiatives structurantes.
Source : Les Dépêches