Le ministre, commissaire du Comité ad’hoc de suivi des recommandations du dialogue national de Sibiti 2015, Dominique Basseyla, a appelé, le 9 octobre à Brazzaville, à une révision à la baisse des cautions exigées pour se présenter aux différentes élections en République du Congo. Cet appel a été lancé au cours d’une communication consacrée à l’état d’exécution des recommandations issues du dialogue de Sibiti.
Selon le Comité ad’hoc, les montants actuels – 25 millions FCFA pour la présidentielle, 1,5 million FCFA pour les législatives et 500 000 FCFA pour les locales – sont trop élevés et écartent de nombreux citoyens compétents, faute de moyens financiers suffisants.
« Ces montants dissuadent beaucoup de citoyens porteurs de bonnes idées, mais qui ne peuvent se présenter à une quelconque élection par manque de ressources. Il faut œuvrer pour réduire les coûts des élections et établir une nouvelle gamme de frais plus adaptée aux réalités sociales », a plaidé Dominique Basseyla.
La révision administrative des listes saluée
En l’absence de la biométrie, le Comité ad’hoc salue la révision administrative des listes électorales, jugée plus souple et démocratique. Dominique Basseyla a rappelé que la crédibilité des élections dépend d’un fichier électoral fiable.
« Les prérequis à la biométrie n’ont pas encore été réunis. La révision administrative permettra de produire des listes électorales crédibles. Nous invitons tous les Congolais à y participer massivement pour éviter toute contestation fondée sur des chiffres théoriques », a-t-il déclaré.
Selon lui, le processus électoral lancé le 1er septembre 2025 illustre un consensus national entre les acteurs politiques. La participation équitable des partis à la révision des listes est, selon le Comité, une condition essentielle à la stabilité électorale et politique du pays.
Pour une Commission électorale réellement indépendante
Le ministre a aussi abordé la question de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), dont il estime qu’elle doit disposer d’une autonomie financière et organisationnelle réelle.
« Malgré la mise en place du dispositif, aucune initiative n’a encore permis de garantir à la CNEI une indépendance totale. Il faut consolider cette structure par la transparence et lui attribuer une ligne budgétaire propre », a-t-il souligné.
Il a salué les avancées contenues dans le projet de loi électorale adopté le 7 octobre 2025 en Conseil des ministres, lequel vise à améliorer la gouvernance électorale et la qualité du processus pour réduire les tensions politiques.
Trois blocs politiques pour une nouvelle architecture
Dans sa communication, Dominique Basseyla a également évoqué la refondation du paysage politique congolais. Il propose la création de trois grands blocs :
- le bloc des partis républicains,
- le bloc des partis socio-démocrates,
- et le bloc des partis du centre.
Ce système permettrait, selon lui, de limiter la dispersion politique et d’aboutir à une présidentielle à trois candidats et à trois listes principales pour les législatives et locales.
« La gouvernance électorale a connu des progrès, mais beaucoup reste à faire. Notre pays a toujours organisé des élections libres, régulières et transparentes, malgré certaines remises en cause. Il faut maintenant consolider ces acquis », a conclu Dominique Basseyla.