Réuni au Palais du peuple sous la haute autorité du président Denis Sassou N’Guesso, le Conseil des ministres du 16 juillet 2025 a examiné plusieurs projets de loi touchant aux hydrocarbures, à la santé, à la recherche scientifique, ainsi qu’une communication culturelle majeure. L’état de dégradation des infrastructures sportives et universitaires a été vivement dénoncé, conduisant à la création d’une task force de réhabilitation.
Une task force pour réhabiliter les infrastructures abandonnées
Le chef de l’État a ouvert la séance en fustigeant la dégradation avancée des infrastructures réalisées pour les Jeux africains de 2015, notamment le campus universitaire de Kintélé et le complexe sportif de La Concorde.
Face à cette situation, il a ordonné la création d’une task force interministérielle, placée sous l’autorité du Premier ministre Anatole Collinet Makosso et dirigée par Jean-Jacques Bouya, ministre d’État chargé des Grands travaux. Cette instance aura pour mission de restaurer rapidement les infrastructures concernées. Elle inclura notamment les ministères des Finances, de la Défense, de l’Intérieur, de la Construction, de l’Énergie, de la Jeunesse, de l’Enseignement supérieur et de l’Assainissement.
Hydrocarbures : renouvellement de contrats et redéploiement des investissements
Le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, a présenté cinq projets de loi, tous approuvés par le Conseil. Ils concernent principalement :
Le permis Likouala II (63,45 km² au sud de Pointe-Noire), exploité désormais par Congo REP SA, Perenco Congo et la SNPC, avec un potentiel de 101 millions de barils à exploiter d’ici 2048.
Le permis Ikalou II, situé offshore au nord de Pointe-Noire, pour une production estimée à 26 millions de barils avec un investissement de 239 millions de dollars.
Les avenants aux permis Haute mer et Nsoko II, intégrant la société Trident Energy Congo SAU comme nouvel acteur clé après le retrait de Chevron et TotalEnergies.
L’avenant au contrat Nanga I, prolongeant la durée d’exploitation sous l’égide de TotalEnergies et de la SNPC.
Recherche forestière : vers une rationalisation des structures
Le ministre de la Recherche scientifique, Rigobert Maboundou, a soumis un projet de loi modifiant la loi de 2012 relative à l’Institut national de recherche forestière. L’objectif est d’intégrer l’ex-Centre de recherche sur la productivité des plantations industrielles, dissous après la liquidation de son partenaire privé, dans une structure unique. Cette réforme vise à clarifier les responsabilités en matière de gestion forestière.
Santé : deux nouveaux hôpitaux publics à Ouesso et Sibiti
Le ministre de la Santé, Jean Rosaire Ibara, a présenté deux projets de loi relatifs à la création des hôpitaux généraux de Ouesso et de Sibiti. Ces établissements publics viendront renforcer l’offre de soins spécialisés et les capacités de réponse aux urgences. Leur livraison prochaine concrétise les engagements présidentiels pour un accès équitable à la santé.
Culture : le Fespam maintenu malgré les contraintes
En dépit des difficultés budgétaires, le gouvernement a confirmé la tenue de la 12e édition du Festival panafricain de musique (Fespam), du 19 au 26 juillet 2025. La ministre de la Culture, Marie-France Lydie Hélène Pongault, a détaillé les activités prévues, dont un symposium, des concerts, un marché de la musique et une exposition sur les instruments africains. Le thème retenu est : « Musique et enjeux économiques en Afrique à l’ère du numérique ».
Ce Conseil des ministres traduit la volonté de l’exécutif de réhabiliter le patrimoine national, d’optimiser les ressources naturelles, tout en poursuivant des réformes structurelles dans la santé, la recherche et la culture. Le président Denis Sassou N’Guesso a exhorté tous les membres du gouvernement à une mise en œuvre diligente des décisions adoptées.