Dans le cadre de la promotion de la foresterie sociale en République du Congo, le projet « Renforcement et innovation en foresterie participative » (RIFoP) explore un modèle novateur d’agroforesterie des ménages. Financé par le Fonds français pour l’environnement mondial, ce projet vise à renforcer les pratiques agroforestières au bénéfice des communautés locales vivant à proximité des aires protégées du bassin du Congo.
Un atelier national pour structurer le projet
Un atelier national multi-acteurs s’est tenu du 27 au 28 mars 2025 à Brazzaville, réunissant universitaires, experts en agroforesterie et acteurs de la société civile. L’objectif : réfléchir aux mécanismes d’intégration de ce nouveau modèle dans la législation congolaise et établir une feuille de route pour sa mise en œuvre.
Selon le Dr Grâce Loubota, expert et enseignant-chercheur à l’Université Denis-Sassou-N’Guesso, ce projet vise à améliorer les conditions socio-économiques des populations rurales tout en préservant les fonctions écologiques du bassin du Congo. Contrairement aux précédentes initiatives de foresterie communautaire, qui impliquaient l’ensemble du village, ce modèle met le ménage au centre de la gestion forestière.
Une nouvelle approche pour sécuriser l’exploitation forestière
Présent à l’atelier, le Pr Cédric Vermeulen, spécialiste en foresterie sociale et communautaire à l’Université de Liège, a expliqué le concept d’agroforesterie des ménages. L’idée principale est de sécuriser, à travers un titre spécifique, les espaces exploités par les ménages pour leurs activités agricoles et agroforestières.
Les filières ciblées dans cette approche incluent notamment le cacao, le café et les produits forestiers non ligneux, des secteurs à fort potentiel économique pour les communautés locales.
« Nous avons réfléchi ensemble sur un modèle qui permettrait aux ménages d’obtenir un titre spécifique pour leurs activités, une pratique encore inexistante au Congo », a souligné le Pr Vermeulen.
Une avancée vers une reconnaissance légale
À l’issue de ces deux jours de réflexion, les participants ont souligné l’intérêt stratégique de ce modèle innovant et insisté sur la nécessité d’avancer sur le cadre juridique pour lui assurer une reconnaissance nationale.
Mis en œuvre par l’ONG Nature+, avec le soutien de plusieurs partenaires, le projet RIFoP entend ainsi poser les bases d’une agroforesterie durable et inclusive, favorisant à la fois le développement économique et la préservation des écosystèmes forestiers du Congo.
La prochaine étape consistera à expérimenter ce modèle dans les villages riverains du parc national d’Odzala-Kokoua, avant d’envisager un déploiement plus large sur le territoire national.