Dans une démarche visant à améliorer la gouvernance foncière locale et à promouvoir un développement communautaire durable, le Projet d’appui technique pour une gouvernance responsable des régimes fonciers a été officiellement lancé à Brazzaville. Financé par la FAO à hauteur de 225 000 dollars (environ 130 millions FCFA), ce projet se déploiera dans le district de Makoua, dans le département de la Cuvette.
Un modèle de gouvernance foncière ancré dans les réalités locales
Le projet repose sur quatre axes principaux :
- Renforcement des capacités des parties prenantes à travers les directives volontaires du régime foncier ;
- Diagnostic foncier intégrant les réalités juridiques des terres familiales coutumières ;
- Modélisation de la gestion durable des terres coutumières ;
- Mobilisation des ressources pour valoriser les terres et appuyer le développement local.
Le projet vise à faire émerger un modèle reproductible de gestion des terres coutumières, dans un contexte où de nombreuses familles congolaises détiennent des terres non sécurisées par le droit moderne. Le district de Makoua a ainsi été choisi comme territoire pilote pour initier une dynamique fondée sur la reconnaissance des droits fonciers traditionnels, leur mise en valeur et l’intégration des pratiques coutumières dans les politiques foncières nationales.
Vers un développement communautaire équitable et durable
Lancé en présence de plusieurs acteurs institutionnels, le projet est soutenu par l’Association de la famille terrienne Oyosso (AFTO), porteuse de l’initiative. Selon Jean Roger Osseté, secrétaire général de l’AFTO, cette action représente une opportunité stratégique pour structurer le développement local autour des terres familiales :
« Ce projet permettra de créer un environnement favorable à la mise en œuvre du modèle de développement mis au point par notre association. »
Le directeur de cabinet du ministère de l’Assainissement urbain et du Développement local, Antoine Mapangui, a quant à lui salué un partenariat structurant qui s’inscrit dans la vision du chef de l’État. Il a souligné que cette initiative répond à deux impératifs : renforcer la sécurité foncière au niveau local et améliorer la résilience des populations face aux défis du développement.
Pour sa part, le représentant de la FAO, Dadémonao Pissang Tchanga, a réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner les efforts du Congo dans la mise en œuvre de projets pilotes exemplaires :
« Ce projet constitue un socle sur lequel il sera possible de bâtir des politiques publiques foncières plus inclusives et plus respectueuses des réalités locales. »
Une dynamique à capitaliser à l’échelle nationale
Alors que les réformes foncières engagées ces dernières années au Congo ont posé les bases d’une meilleure reconnaissance des droits coutumiers, l’intégration effective des régimes coutumier et moderne demeure un processus long et complexe. Le projet de Makoua se positionne ainsi comme un levier d’expérimentation et de transformation, susceptible de guider des politiques foncières nationales plus équitables et inclusives.