Une enquête “mystère” menée entre janvier et avril 2025 par l’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) a mis au jour un réseau illégal de vente parallèle de carburant dans plusieurs stations-service de Brazzaville. Selon les enquêteurs, certains pompistes privilégient le remplissage de bidons à la vente normale aux automobilistes, alimentant le marché noir, notamment celui des « Kadafi ».
Des pratiques lucratives mais illégales
En pleine pénurie persistante, les stations-service, en particulier celles de TotalEnergies, sont accusées de favoriser des pratiques frauduleuses. Les pompistes remplissent en priorité des bidons de 10 à 25 litres, moyennant des pots-de-vin allant de 1000 à 3000 FCFA. Ces bidons sont ensuite revendus au prix fort sur le marché noir, où le litre d’essence se négocie entre 1300 et 2000 FCFA, contre 775 FCFA à la pompe.
Impact sur la crise des transports
Cette situation contribue fortement à la crise des transports en commun à Brazzaville, notamment dans les zones de Kintélé à Mafouta. Les arrêts de bus sont surchargés, et les pratiques telles que le “demi-terrain” refont surface. Selon l’O2CD, malgré les efforts logistiques déployés par les marqueteurs pour ravitailler la capitale cinq jours sur sept, la situation reste préoccupante.
Manque de sanctions et appel à l’action
L’enquête souligne l’inefficacité des mesures actuelles prises par les autorités pour contrer le marché noir et l’absence de sanctions contre les pompistes véreux. Le secrétaire permanent de l’O2CD, Mermans Babounga, a exhorté les marqueteurs — et notamment TotalEnergies — à agir :
« L’O2CD se tient à la disposition de TotalEnergies pour réaliser ensemble une nouvelle enquête mystère, afin d’évaluer l’étendue de ce réseau dans ses stations ».