À l’occasion de la Journée mondiale de l’hémophilie, célébrée le 17 avril, le Pr Alexis Elira Dokekias, directeur général du Centre national de référence de la drépanocytose Antoinette-Sassou-N’Guesso, a sensibilisé les femmes et jeunes filles sur les risques liés à l’automédication et au manque d’éducation sur les saignements anormaux. Le thème de cette année : « Accès pour tous : les femmes et les jeunes filles saignent aussi ».
Lors d’un focus regroupant étudiants et médecins, le Pr Elira Dokekias a rappelé que l’hémophilie est un trouble de la coagulation sanguine souvent mal compris, en particulier chez les femmes. Il a insisté sur la nécessité d’éduquer les jeunes filles dès leur adolescence afin qu’elles puissent reconnaître un saignement anormal et éviter la panique ou les mauvais traitements.
« Une jeune fille doit comprendre que les règles sont normales, mais qu’elles ne doivent pas dépasser quatre jours, ni provoquer des saignements excessifs ou en caillots. Cela peut être le signe d’un trouble hémorragique », a-t-il alerté.
Le professeur a également mis en garde contre l’automédication, qui aggrave souvent les symptômes, et a souligné que les femmes peuvent également présenter des signes d’hémophilie, longtemps ignorés dans les approches traditionnelles de la maladie.
Comprendre l’hémophilie
L’hémophilie est une maladie génétique causée par un déficit en facteur de coagulation : facteur VIII pour l’hémophilie A, facteur IX pour l’hémophilie B. Elle touche principalement les garçons, mais les femmes peuvent en être conductrices ou même atteintes dans des formes moins connues.
Au Congo, les données de prévalence restent limitées, bien que les cas soient reconnus. La maladie de Von Willebrand, autre trouble de la coagulation, est la plus fréquente dans le pays, touchant aussi bien les hommes que les femmes.
Fait notable : le Congo est le premier pays d’Afrique noire à rapporter cinq cas familiaux de « Thrombopathie de Glanzmann », une forme rare de trouble plaquettaire.
