Le gouvernement congolais ambitionne d’intégrer les dimensions climatiques dans l’ensemble du processus de maturation des projets d’investissement public. Depuis le 14 avril, des cadres et agents des administrations publiques participent, à Brazzaville, à un atelier de formation stratégique visant à adapter les outils de planification aux réalités du changement climatique.
Une initiative soutenue par la Banque mondiale
Organisé en partenariat avec la Banque mondiale à travers le Programme Accélérer la gouvernance institutionnelle et les réformes pour un fonctionnement durable des services (Pagir), cet atelier mobilise une diversité d’acteurs. Y prennent part des représentants du Centre national d’études et d’évaluation des projets d’investissement public (CNEEPIP), des directions générales du plan, du développement, du budget, de l’environnement, ainsi que des unités de planification ministérielles, du secrétariat permanent aux réformes des finances publiques et de l’unité de coordination du Pagir.
Vers des projets d’investissement plus résilients
Pendant une semaine, les participants sont formés à l’analyse des risques liés aux changements climatiques dans la préparation des projets. Les cinq premiers jours sont dédiés à l’intégration des enjeux climatiques dans les outils de maturation : définition des indicateurs clés, identification des vulnérabilités, et prise en compte des impacts environnementaux dès les phases préliminaires.
Les trois jours suivants permettront d’élaborer une méthodologie commune pour la réalisation d’études de faisabilité climato-compatibles. Il s’agit de doter les administrations d’une approche structurée et rigoureuse, fondée sur des données climatiques concrètes et sur une vision de développement durable.
Un impératif stratégique pour le pays
« Il est crucial de revisiter notre modèle d’évaluation des projets en tenant compte des aspects climatiques dès la phase de maturation », a déclaré Sylvain Lekaka, directeur de cabinet du ministre de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale. Il rappelle que le Congo, de par ses forêts denses, ses zones côtières exposées à la montée des eaux et sa forte dépendance à l’agriculture de subsistance, est particulièrement vulnérable aux effets du dérèglement climatique.
Dans ce contexte, le gouvernement a engagé plusieurs réformes structurelles, notamment à travers la Stratégie nationale de développement durable et la contribution déterminée au niveau national (CDN). Ces cadres de référence orientent désormais les investissements vers des secteurs résilients tels que l’agriculture durable, la gestion forestière, et l’accès aux énergies renouvelables.
Une nouvelle culture de l’investissement public
Au-delà des outils techniques, c’est un changement profond de paradigme que souhaite impulser l’État congolais. En intégrant les enjeux climatiques au cœur de ses arbitrages budgétaires, le pays entend assurer un suivi rigoureux des dépenses climatiques et favoriser une gouvernance renouvelée de l’investissement public.
« Mais au-delà des outils et des indicateurs, c’est une nouvelle gouvernance qui doit émerger, une gouvernance fondée sur la transparence, la participation citoyenne et l’équité intergénérationnelle », a souligné Sylvain Lekaka, appelant à une appropriation collective des enjeux climatiques dans les politiques publiques.