Un atelier régional sur la gouvernance intégrée des frontières en Afrique centrale s’est ouvert le 11 mars à Brazzaville, sous l’initiative de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). L’objectif est de poser les bases d’un cadre juridique et organisationnel pour renforcer la coopération transfrontalière et assurer une meilleure intégration régionale.
Un cadre juridique et institutionnel pour une coopération efficace
Cet atelier, inauguré par Nestor Itoua, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Congo, vise à élaborer un instrument politique et juridique intégré, aligné sur l’architecture institutionnelle de la CEEAC et la stratégie de gouvernance des frontières de l’Union africaine. L’objectif principal est d’impliquer les États membres dans une gouvernance efficace des frontières, afin de réduire les conflits, fluidifier la coopération transfrontalière et stimuler l’intégration régionale.
Les experts réunis à Brazzaville abordent plusieurs questions cruciales :
- L’état des lieux des accords et mécanismes de coopération existants entre les États membres ;
- L’harmonisation des législations nationales dans la gestion des frontières ;
- La libre circulation des personnes et des biens, ainsi que le droit d’établissement et de poursuite dans l’espace communautaire ;
- Les problématiques de sécurité dans la région.
Un enjeu stratégique pour la CEEAC
Selon Gilberto Dapiendade, président de la Commission de la CEEAC, le traité révisé de l’organisation engage les États membres à développer plusieurs axes prioritaires :
- Le renforcement des capacités pour une gouvernance efficace des frontières ;
- La prévention des conflits et la sécurisation des espaces frontaliers ;
- Une gestion coopérative et intégrée des ressources et du développement transfrontalier.
L’atelier régional vise à élaborer un protocole d’application détaillant les modalités de mise en œuvre de ces engagements. Cette initiative répond aux instructions de la 24e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, qui a demandé à la Commission d’organiser cet atelier pour une harmonisation régionale en matière de gouvernance des frontières.
Un frein à l’intégration régionale
Malgré les avancées en matière d’intégration régionale, la CEEAC se heurte encore à des obstacles majeurs, notamment les barrières tarifaires non réglementées qui entravent la libre circulation des personnes et des biens. Ces entraves risquent de compromettre l’application de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), signé à Kigali le 21 mars 2018.
L’assainissement des pratiques policières et douanières aux frontières des États membres est donc essentiel pour garantir la réussite de cette initiative, et l’atelier de Brazzaville constitue une étape clé vers une meilleure intégration régionale en Afrique centrale.