Le premier Congrès international d’épidémiologie et de santé publique de Brazzaville (Ciespb) s’est tenu du 27 février au 1er mars, réunissant plus de 400 experts venus d’Afrique et d’ailleurs sous le thème « Des évidences scientifiques à une meilleure prise de décision ».
Des recommandations pour une meilleure gouvernance sanitaire
Au terme des travaux, les participants ont insisté sur la nécessité de baser les décisions médicales et sanitaires sur des analyses scientifiques rigoureuses. Parmi les dix recommandations majeures, on note :
- L’intégration des données probantes dans les politiques publiques,
- Le renforcement de la collaboration multisectorielle et interinstitutionnelle,
- La sensibilisation à la culture de l’évidence scientifique,
- L’adaptation des politiques de santé publique aux enjeux du vieillissement de la population,
- La formalisation et la professionnalisation de l’épidémiologie,
- Le développement d’une industrie pharmaceutique locale pour améliorer l’accessibilité aux médicaments et renforcer la surveillance épidémiologique.
Un engagement pour l’autonomie sanitaire
L’amélioration de la recherche en santé et l’accès aux médicaments ont également été au cœur des échanges. Les experts ont insisté sur la nécessité de structurer une industrie pharmaceutique locale afin de garantir une autonomie sanitaire face aux crises épidémiologiques et aux pénuries de médicaments.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), par la voix du Dr Vincent Dossou Sodjinou, a salué cette initiative qui s’inscrit dans sa stratégie de recherche pour la santé 2016-2025, adoptée lors du 65ᵉ comité régional de l’OMS pour l’Afrique.
Un engagement politique affirmé
L’ouverture du congrès a été marquée par l’intervention du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, qui a souligné la volonté du Président Denis Sassou-N’Guesso de renforcer la résilience du système de santé congolais face aux défis contemporains.
Le comité d’honneur de l’événement comprenait :
- Dr Rigobert Maboundou, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique,
- Pr Jean-Rosaire Ibara, ministre de la Santé et de la Population,
- Pr Delphine Edith Emmanuel Adouki, ministre de l’Enseignement supérieur.
Le congrès était présidé par Pr Éric Maurice Leroy, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie vétérinaire de France. Le Pr Gilbert Ndziessi, chef de parcours master santé publique à l’Université Marien-Ngouabi, était à la tête du comité d’organisation, tandis que le Pr Désiré Mashinda Kulimba de l’École de santé publique de Kinshasa dirigeait le comité scientifique.
Un impact attendu sur les politiques de santé
Selon le Pr Gilbert Ndziessi, ces recommandations auront un impact concret sur les politiques sanitaires du Congo et de la région :
« À partir des recommandations, des actions seront mises en place pour améliorer la gestion des systèmes de santé et orienter les décisions politiques en faveur de la santé publique. »
Les travaux du Ciespb marquent ainsi une avancée significative dans l’approche scientifique des décisions médicales et sanitaires en Afrique, avec l’ambition d’un renforcement durable des politiques de santé publique.